La désignation du centre village comme Quartier Prioritaire de la Politique de la Ville (QPV) remonte au 21 février 2014 et a été confirmée le 20 décembre 1014 (décret n°2014-1750). Que s’est-il passé depuis ?
Dans le document il est écrit : "Le conseil municipal, conscient de la situation (aurait) fait faire une étude pour mieux comprendre cette situation urbanistique désastreuse..." Il faut souligner que le maire était à cette époque en fonction depuis mars 2008. Il aura donc fallu 6 années (2008 à 2014) pour essayer de "mieux comprendre une situation urbanistique désastreuse".
Ce n’est que le 28 octobre 2016 (2 ans après le QPV) que le maire adresse une demande pour lancer une Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat pour le Renouvellement Urbain (OPAH RU). Aujourd’hui, en 2020, on nous parle encore d’une étude pré-opérationnelle (?), de définition d’un programme d’intervention et de propositions, avec un budget encore flou ("autour de 5 millions") à financer par l’Etat et l’Agglo d’Ales, et une prévision de 500 000 € à mobiliser sur 5 ans pour Anduze.
En résumé : • entre mars 2008 et février 2014 le maire n’a pas pris la mesure de l’état du centre-ville, • entre février 2014 et février 2016, rien ne s’est passé malgré le classement en QPV, • depuis février 2016 on réfléchit à une étude pré-opérationnelle de définition d’un programme (sic), • En décembre 2019 on nous explique que tout devrait être réalisé plus tard, avec des financements flous et étalés sur 5 ans, sans préciser de dates ou de délais. • le 28 Octobre 2016, lors du Conseil Municipal, il a été décidé de solliciter Alès Agglo pour lancer l’OPAH RU, • le 6 janvier 2017, soit 2 mois après, un marché a été signé par Alès Agglo avec l’agence Urbanis pour la réalisation de l’étude préopérationnelle d’OPAH RU dans le centre ville d’Anduze pour un montant de 35 150 € H.T. (recensement des marchés publics d’Alès Agglo disponible sur internet), il y a donc 3 ans.
Depuis, après avoir épluché tous les comptes rendus du Conseil Municipal depuis le 28 Octobre 2016, il n’a jamais été communiqué une seule information sur l’état d’avancement de ces études. Dans le tract est mentionné un groupe de pilotage dont nous n’avons aucune trace du fonctionnement.
En décembre 2019, on nous explique que tout devrait être réalisé plus tard, avec des financements flous et étalés sur 5 ans, sans préciser de dates ou de délais.
On retrouve ici la confirmation de notre analyse sur la gestion des finances qui soulignait l’inaction de la municipalité en matière d’investissements.
On nous annonce que "les logements vacants disparaîtront petit à petit" et que "le nombre d’habitants au centre-ville augmentera de quelques centaines tout comme le nombre de véhicules". Le maire prétend que tout se fera naturellement dans le futur. Autrement dit, qu'aucune mesure volontariste n’est nécessaire pour redynamiser le centre-ville. Il "oublie" de mentionner l’impact des nouveaux quartiers et des nouvelles zones commerciales inscrites au P.L.U. qui viendront fragiliser le centre historique d’Anduze.
En résumé rien de concret pour le centre-ville, si ce n’est une étude de faisabilité pour un parking dont on ne connait même pas la localisation précise.
Le pavage des rues du centre-ville est bien la moindre des choses que l’on puisse attendre d’une municipalité. La réhabilitation de la place Notre Dame est effectivement une bonne chose mais ne constitue pas en soi un projet suffisant pour démontrer une action significative sur les deux mandats consécutifs du maire. Le reste des points abordés ne fait qu’énumérer des projets qui feraient l’objet d’un "schéma de réaménagement en cours de co-construction avec les enseignants, les parents d’élèves, les élèves, les riverains, le Conseil citoyen". Il est difficile de faire mieux en matière de concertation ! Les intéressés sont-ils au moins informés de cette conversion miraculeuse du maire à la concertation ?
En résumé, à l’exception du pavage des rues et de la place Notre-Dame, le maire ne peut faire état que de projets ou d’études pour de futurs projets sans rien de concret. Une nouvelle confirmation de l’inaction de la municipalité depuis 12 ans en matière d’investissements.
La commune sera très prochainement concernée par la loi Solidarité et Renouvellement Urbain(*) qui impose aux communes un parc de logements sociaux. Le passage d’Anduze dans les communes de plus de 3500 habitants est connu et planifié depuis de nombreuses années (il est même inscrit dans le P.L.U. de 2014). Malgré cela aucun programme significatif de logements sociaux n’a été réalisé depuis l'arrivée du maire actuel.
Aujourd’hui il nous annonce qu’il "faudrait que soient construits autour de 200 logements sociaux le plus rapidement possible" (on croit rêver !) Il nous précise que, faute d’avoir construit suffisamment de logements sociaux, "les communes qui n’atteignent pas leur taux légal font l’objet d’un prélèvement annuel sur leur ressources fiscales, proportionnel au nombre de logements manquants pour atteindre 25% en 2025".
Autrement dit le maire nous annonce sans sourciller que la Commune ne sera pas en mesure de respecter ses obligations en matière de logement social dans très peu de temps et qu’elle devra payer des pénalités à l’État.
On peut légitimement s’interroger sur l’inconséquence d’un maire qui annonce, après 12 années de mandat, qu’il faudrait construire 200 logements sociaux "le plus rapidement possible" et cela quelques semaines avant les élections. L’absence d’investissement que nous avions qualifiée de préoccupante pourrait se révéler dramatique pour les ressources futures pour la commune en cas de pénalités.
Pour conclure ce document tente de nous faire croire que tout ce qui n’a pas été fait pendant 12 ans sera réalisé prochainement. Une sorte de conte de Noël, cela peut se comprendre en cette période de voeux...
(*) La commune a officiellement 3484 habitants (recensement de 2016), sa progression démographique (1%) la mettrait à 3589 aujourd’hui (en estimation) et 3625 en 2020.