Mesdames et Messieurs, Chers concitoyens,

À la sortie de ces quasi deux mois de confinement, ce qui signifie deux mois d’attente depuis notre élection avant notre prise de fonction à la mairie, nous voici enfin réunis pour ce premier conseil municipal de la mandature.

En préalable, je vais faire écho au discours de Mme Boisset qui évoque le recours déposé par l’ancien maire. Effectivement, une protestation électorale a été déposée auprès du tribunal administratif de Nîmes, une "Question Prioritaire de Constitutionnalité" a même été posée au Conseil constitutionnel. Des réponses juridiques viendront, en leur temps, mais nous sommes confiants.
On ne peut pas jouer le match et, parce qu’on n'est pas content du résultat, dire « Pouce, ça ne comptait pas, on recommence ». On ne peut pas dire la veille « Venez voter en toute sécurité, tout est prévu, tout est sous contrôle, il n'y a pas de danger » (certaines affiches sont encore visibles en ville) et une semaine après dire « Il ne fallait pas voter, c’était dangereux, ce n'est pas juste, il faut recommencer ». Notre ville a besoin de rationalité et de cohérence.
En attendant nous sommes élus et bien élus, avec une participation électorale parmi les plus élevées du Gard, et nous sommes prêts à entreprendre le travail pour lequel nous avons été élus.

J’adresse tout d’abord mes remerciements aux électeurs qui nous ont portés aux postes de responsabilité de la commune. Cela n’empêche, comme je l’ai dit juste après l’annonce des résultats le 15 mars, au soir des élections, nous nous attacherons à être les élus de tous les Anduziens.

C’est un honneur pour moi de devenir aujourd’hui la première femme maire d’Anduze. Cet événement, que l’on peut qualifier d’historique, je le partage avec mes colistiers et je leur dois. Ils ont su former une équipe riche de ses différences et de ses compétences, une équipe soudée autour du projet que nous portons pour Anduze. Ils ont toute ma confiance, ce qui est un ingrédient essentiel pour fonctionner, comme nous le prévoyons, de façon collégiale.
Cet honneur je le partage également avec les femmes et les hommes qui m’ont fait grandir, qui m’ont formée, soutenue et encouragée: compagnon, famille, amis, personnes engagées à mes côtés, sans oublier les habitants attentifs à l’action publique que je mène par ailleurs depuis des années.

Collectivement, nous avons porté durant la campagne un programme que nous entendons réaliser pour Anduze et avec les Anduziens.

Dans l’optique d’un fonctionnement municipal ouvert aux habitants, nous avions imaginé vous convier à une journée "Portes Ouvertes de la Mairie", pour vous permettre de vous inscrire dans des commissions extra-municipales. Rien n'est abandonné, mais les événements nous obligent à reconsidérer les urgences et à différer, ou revoir, les modalités de notre mode de fonctionnement pour éviter, dans un premier temps, les rassemblements de personnes trop importants et trop fréquents.

Durant notre confinement et notre attente, cette crise sanitaire inédite nous a amenés à rechercher de nouvelles formes d’intervention auprès des personnes, à mettre en place de nouvelles façons de communiquer. C’est ainsi que nous avons créé une newsletter pour maintenir le lien avec vous et vous donner des nouvelles.
C’est aussi dans cet esprit de large communication que nous avons voulu aujourd’hui donner la possibilité aux Anduziens de suivre l’installation du nouveau conseil municipal. C’est un moment de la vie démocratique de la cité qui est ainsi partagé avec le plus grand nombre, d’une autre manière que par la présence puisqu’il se tient sans public, en étant diffusé en ce moment même dans Anduze et au-delà, sur le site télédraille.org (la vidéo restera disponible et pourra également être vue après). Je remercie la webtélé participative Télédraille de relayer cet événement.

Vous l’avez peut-être perçu, notre équipe n’a pas attendu les bras croisés la sortie du confinement et la passation de pouvoir pour agir aux côtés des Anduziens. Nous avons agi tout en préparant activement notre entrée en fonction.

La commission "Économie - Commerce - Tourisme" s’est mobilisée pour pallier l’absence de marché et a organisé un point de dépôt de paniers dans notre ancien local de campagne; cela a permis la vente de produits frais et le soutien des producteurs.
Dès demain, la même équipe s’attachera à mettre en place une organisation des marchés de la ville qui prenne en compte les contraintes sanitaires liées au Covid. Oui, nous allons tout mettre en œuvre pour que les marchés puissent se tenir: les marchés du jeudi, les salons d’artisans, de créateurs et autres producteurs. Ils pourront avoir lieu si chacun est responsable et joue le jeu collectif. Dans le cas contraire, le risque est grand de voir les marchés amputés voire interdits par la préfecture. Afin d’éviter ce scénario que personne ne souhaite, et surtout pas nous, il faut espacer drastiquement les étals et favoriser la circulation des personnes au lieu de leur regroupement. Il conviendra pour ce faire, d’investir le centre ancien et l'ensemble de ses places.
Nous serons aux côtés des commerçants et des exposants pour réussir ce challenge et, finalement, faire vivre l’ensemble de la ville. D’ailleurs, pour inciter au cheminement dans les rues d’Anduze, nous travaillons à une décoration urbaine d’inspiration et de matériaux locaux puisqu’elle sera faite avec des bambous, rappelant le parc des Cordeliers et la Bambouseraie. J’en profite pour remercier Muriel Nègre de la Bambouseraie de nous offrir des bambous pour cette opération.

C’est vrai, cette crise nous oblige collectivement à revoir nos habitudes, à penser les choses autrement. C’est parfois compliqué, nous le comprenons bien, mais il en va du maintien de notre activité locale. Et en même temps, soyons positifs et regardons plus loin: pour dépasser la difficulté présente, traçons de nouvelles voies de développement socio-économique pour Anduze !

Pour nourrir les heures confinées à la maison, une plateforme "Culture" a été mise en place sur notre site internet qui, du coup, n’a pas été fermé mais au contraire a été reconfiguré. Vous avez ainsi pu découvrir des créations culturelles dont un certain nombre d’initiatives locales.

La commission "Culture" va organiser très prochainement des "États généraux de la culture sur Anduze". L’idée est de faire un recensement de l’existant pour mieux diffuser ensuite, pour créer les conditions d’actions culturelles communes et renouvelées. Un des enseignements du confinement, c’est d’ailleurs le rôle important que peuvent avoir les arts et la culture, au quotidien, pour exprimer nos émotions et créer du lien avec les autres. À l’issue de ces états généraux, nous créerons une commission extra-municipale qui sera un creuset de propositions et un levier de mobilisation des différents acteurs culturels pour Anduze.
En avant-première de cette organisation, nous recherchons une formule pour marquer le coup le jour de la Fête de la musique, sans concert statique qui rassemblerait trop de personnes. Il est trop tôt pour faire plus d’annonce, mais sachez que nous travaillons à vous faire une surprise, voire des surprises.

Pendant la période de confinement, les difficultés financières se sont accrues et les demandes d’aides alimentaires ont augmenté.
Notre équipe s’est mobilisée chaque semaine pour aider au déchargement et à la distribution de l’aide alimentaire. Il était important que la distribution continue à avoir lieu.

Les difficultés économiques, malheureusement, ne vont pas cesser avec le déconfinement. Les deux derniers mois que nous venons de traverser avec les magasins fermés, les usines tournant au ralenti, les lieux touristiques désertés… ont, il faut le dire, enrayé la machine économique de notre pays. Mi-avril, l’I.N.S.E.E. estimait que l’activité économique en France était inférieure de 36 % à la normale. Une baisse d’activité encore plus marquée dans des secteurs importants localement, comme la construction (- 88 %) ou l’hôtellerie-restauration (- 90 %). Aujourd’hui, le 25 mai, nous sommes dans l'attente d'annonces du gouvernement et nous ne savons pas encore comment va se dérouler la saison touristique sur Anduze, quel sera son impact sur l’emploi saisonnier, même si l’on peut espérer que la Porte des Cévennes réussira à tirer son épingle du jeu.

Face à cette situation, au-delà de l’aide immédiate, nous devrons à la fois inventer des solidarités et investir pour Anduze. Investir pour Anduze, c’est contribuer à l’économie locale, et nous le ferons tout en tenant compte des capacités des financeurs publics à maintenir leurs aides dans cette période compliquée. Paradoxalement, inventer des solidarités peut aussi contribuer à l’économie locale. En effet, en cherchant à répondre à de nouveaux besoins, à de nouvelles manières de consommer localement, nous pouvons aboutir à la création de nouveaux services, de nouvelles activités économiques viables même si elles répondent aussi à un besoin social. Le champ est vaste, par exemple dans l’économie du réemploi, où aujourd’hui les objets de seconde main ou reconditionnés répondent à des besoins et peuvent générer de l'activité économique. Il en est de même pour la création de services ou de structures telles que la "Maison en partage" destinée aux logements de seniors que nous prévoyons.

Pour faciliter l’action sociale locale, je proposerai, dans un prochain conseil municipal, d’augmenter le nombre de participants au Centre Communal d’Action Sociale: de onze membres aujourd’hui il passera à dix-sept demain. Cela permettra la présence de huit associations d’action sociale d’Anduze. Avec cette nouvelle organisation nous pourrons travailler en synergie avec ces associations pour répondre aux besoins de façon coordonnée et dynamique, sans perdre de vue l’implication des bénéficiaires dans les solutions qui leur sont apportées.

La commission "Éducation" a commencé le travail pour envisager une rentrée scolaire prudente mais effective. Ce travail effectué en amont nous l’avons fait en off, puisque aucune transition n’a été possible avec l’ancien maire. Mais, qu’à cela ne tienne, grâce à ce travail, nous pourrons réunir dès demain, le mardi 26 mai, les enseignants, les parents et les personnels concernés pour organiser au mieux l’accueil d’un certain nombre d’élèves.
Cette rentrée spéciale ne nous fait pas oublier notre engagement à réfléchir sur de nouveaux rythmes scolaires pour la rentrée de septembre. Nous recueillerons l’avis des familles, des enseignants, des employés communaux intervenant qui travaillent auprès des enfants et autres intervenants associatifs, afin d’ouvrir le débat sur la semaine à quatre ou cinq jours. Le changement de rythme, s’il doit avoir lieu, doit s’anticiper rapidement pour être opérationnel en septembre.

Un mot maintenant sur les dossiers qui vont structurer la commune demain. Durant ces deux derniers mois, nous avons commencé à travailler sur les dossiers du Plan Local d’Urbanisme et du Bourg-Centre, en "visio-commission" et ensuite avec nos interlocuteurs institutionnels en télétravail.

• Pour la rénovation du centre et les déplacements doux, nous allons rapidement rencontrer la Région afin de renégocier les actions de ce contrat. Ceci devrait nous permettre, outre la rénovation urbaine, de réaliser le terrain multisports dans le périmètre de la ville, de réparer le gymnase à relativement court terme, et d’inscrire sur un plus long terme la passerelle en tant que liaison douce entre le centre et Labahou.
• Pour le P.L.U., c’est avec les services du Département que nous sommes en contact pour mettre en place la démarche "P.L.U. Gard durable" et la concertation autour du "Projet d’aménagement et de développement durable de la commune". Nous espérons pouvoir mener cette concertation à partir de septembre/octobre. Là aussi, nous nous adapterons en fonction des directives sanitaires, le cas échéant.
• Pour le pôle santé, la situation sanitaire a retardé les prises de contacts avec l’A.R.S. qui est encore fort occupée avec le Covid, mais nous le ferons dès que la situation le permettra.

Voilà, en quelques mots, un aperçu de notre feuille de route pour ce début de mandat qui commencera dès demain par la rencontre du personnel et, dans les jours qui viennent, l’élaboration du budget de la commune qui doit être voté fin juillet dernier délai, avant si c'est possible.

Je conclurai en disant que s’il est une conviction qui se trouve renforcée par la crise que nous traversons, c’est bien que nous avons tout intérêt à œuvrer pour une cité accueillante, plus robuste et mieux préparée à affronter d’autres crises, en un mot plus résiliente.
Pour cela nous allons devoir nous appuyer sur un rayonnement culturel et économique retrouvés. Mais nous allons aussi devoir nous adosser à:

• des services publics, à défendre ;
• un tissu associatif, à soutenir ;
• un environnement, à préserver.

Enfin, nous allons devoir mobiliser et entretenir des sentiments de fraternité et de solidarité entre tous les Anduziens.
Dans cette perspective et comme je l’ai dit, je serai la maire de tous les Anduziens, et il nous appartient à présent d’aller de l'avant et d'œuvrer tous ensemble pour l'avenir de notre ville.

Je vous remercie pour votre attention.